La concentration (dharana) | 01/01/2010 |
par Laurence Gaudin et Jacques Choque
Extrait de la Lettre de L'IFSYR Institut de Formation Sophrologie Yoga Relaxation
15 novembre 2009
Concentration : au sens premier, la concentration est l'action qui consiste à tout ramener au centre. C'est aussi l'intention, le fait de mobiliser ses facultées mentales et physiques sur un sujet et une action, un état d'esprit proche de la méditation. (Dhyana) On peut lui trouver encore d'autres sens, comme le fait de rassembler des prisonniers dans un camp dit « de concentration » ou un sens en physique chimie, en optique, en économie... La concentration mentale peut être décrite par « ne pas agir ». Les pratiquants zen l'appelle « ne rien faire » (zazen).
En yoga c'est un des traits fondamentaux, quelle que soit la forme adoptée (bhakti, mantra, hatha-yoga...). Se concentrer, c'est rassembler ses facultés pour l'observation d'un objet unique. Ces centres d'observation sont les suivants: la concentration sur la technique correcte, sur la respiration, sur une prise de posture lente et uniforme, sur une immobilité détendue, sur la partie du corps sollicitée pendant le travail; l'attention est aussi portée sur l'état dans lequel on se trouve avant la posture (détente, respiration...) et les sensations produites après le travail. On observera également son état d'être en debut et en fin de séance, habitude qui pourra être élargie a tout moment de la journée, avant, pendant et après tous les actes de la vie quotidienne.
Ce qui nous intéresse ici, c'est le sens du mot concentration dans sa capacité à rester dans le présent, sans se laisser envahir par des pensées du passé ou du futur. Etre concentré c'est obéir â la règle des 3 unités :
1 Unité de la personne : je suis centré sur Moi
2 Unité de lieu : je suis lci
3 Unité de temps: je suis dans le Présent
On pourrait résumer cette règle par: Moi, lci et Maintenant. Combien de fois vous êtes vous dit « j'étais ailleurs »... Et combien de fois ce fait vous a-t-il mené à l'échec ? Régulièrement nous entendons les instituteurs, les pédagogues se plaindre du manque de concentration de nos enfants... Notre mental se laisse envahir par des milliers de pensées chaque jour (environ 20 000 pensées chaque jour). Chaque pensée puise sa force dans notre énergie. En rassemblant notre conscience sur une pensée unique (un objet neutre, une pensée positive) nous lui donnons une énergie fantastique, qui nous permettra de mieux travailer, mieux étudier, d'améliorer notre mémoire et mieux gérer nos états de stress.
Notre mental ressemble à un singe : plus on utilise la force pour le calmer, plus il s'agite et refuse de coopérer, plus il sautera d'un endroit à l'autre... Pour s'entrainer à se concentrer, il faut s'accueillir avec bienveillance, c'est à dire accepter le fait que l'exercice ne sera pas facile, et s'encourager à continuer dans le calme avec compassion... Se concentrer serait donc la capacité à ramener au centre ses forces dispersées : rassembler son énergie, toute son intelligence, faire appel à toute ses facultés intellectuelles. C'est en quelque sorte, se donner corps et âme à ce que l'on fait. Pour réussir ses entrainements il nous faudra faire preuve d'attention, de persevérance et de maitrise de soi. L'attention nous permet de fixer notre esprit sur un objet, une pensée ou une sensation, la perséverance nous aide à maintenir cette attention et c'est grâce â notre maitrise de soi, que nos pensées ne seront pas détournées.
Voici quelques propositions d'exercices pour renforcer votre concentration :
1- Choisissez un objet qui n'évoque pour vous aucun affect. Canalisez vos pensées sur cet objet, demandez vous quel en est son usage, son utilité, sa matière, son histoire... toutes pensées ayant une relation directe avec cet objet seront accueillies. La simplicité de cet exercice n'en facilitera pas pour autant sa reussite ! II sera au contraire difficile de maintenir son attention sur un objet qui n'en vaut pas la peine. Cet exercice vous demandera de l'énergie, de la volonte et de la perseverance. Donnez-vous un temps (1 mn, 2mn ou plus) pour pratiquer cet exercice. Accueillez votre dispersion mentale avec compassion, et encouragez-vous avec bienveillance â rassembler à nouveau vos pensées vers l'objet choisi.
2- Accomplissez une tache habituelle, comme si c'etait la première fois. Trouvez lui un intérêt comme si « c'etait vraiment le cas ». Souvenez vous que l'ennemi de la concentration est l'habitude. Décidez vous-même du moment où vous allez déconnecter votre concentration de la tâche que vous accomplissez.
3- Les yeux fermés, imaginez un tableau ou un support sur lequel vous avez envie d'écrire. Ecrivez sur ce tableau le chiffre 1. Lisez-le mentalement. Ajoutez lui le chiffre 2 et lisez mentalement 12. Ainsi de suite jusqu'à 9 si vous le pouvez en lisant le nombre composé. Sinon essayez d'augmenter d'un chiffre à chaque entrainement. Imaginez ensuite que l'on efface tous les chiffres impairs et relisez le résultat.. Faite de même en effaçant les chiffres pairs.
4- Les yeux fermés, prenez conscience de votre respiration, sans la modifier. Conscience de l'air frais qui entre par les narines à l'inspiration et de l'air un peu plus tiède qui en ressort à l'expiration. Restez concentré sur le va et vient de votre respiration et mentalement formulez : j'inspire... je souffle... au rytme de votre respiration. Il et possible d'associer le chiffre 1 à l'inspiration et le chiffre 2 à l'expiration, ou de visualiser une fleur qui s'ouvre à l'inspiration et se referme à l'expiration.
Concentration sur Ajna Chakra
par Mathieu
Le mot « yoga » signifie unité. Le yoga se méfie des dualités. S'il y a deux forces en présence, il y a risque de conflit, or les conflits sont toujours destructeurs, ils vont absorber une énergie considérable et surtout vous fissurer, vous casser, vous déchirer. La pratique du yoga cherche avant tout à pacifier les conflits intérieurs. Comme ces conflits ont tendance à se projeter â l'extérieur, le yoga peut véritablement changer le monde. Voici donc un exercice de concentration sur l'unité du souffle destiné à vous faire passer de 2 à 1, de la dualité à l'unité. Vous allez pouvoir pratiquer le yoga au sens étymologique du mot.
Installez-vous confortablement en posture assise ou même allongée sur le dos. Cette concentration peut aussi s'exercer dans toute posture de yoga, à partir du moment ou elle est tenue confortablement. Observez votre respiration. Observez là vraiment, tel quelle est. Tentez même d'apprécier cette respiration, de saisir la chance que vous avez d'être là et de respirer. L'observation du souffle, de votre souffle, vous en apprendra plus sur la ventilation pulmonaire que la lecture des rares livres traitant de ce sujet. Cette observation vous apprendra aussi, à long terme, à mieux vous connaître, !a moindre de vos émotions, vos douleurs, vos joies, tout ce qui passe en vous est immédiatement traduit dans votre souffle.
Vous possédez deux narines. Pourquoi deux ? L'Occident l'ignore. Nous pouvons comprendre pourquoi nous possedons deux yeux, cela permet de reconstituer l'idée de relief et de distance, mais la dualité de nos narines reste un mystère ! Plus pragmatiques les yogi indiens on su repondre, il y a deja quelques millénaire, à l'énigme des deux narines. lls se sont simplement assis et ont essayé de ne respirer que par une seule narine et cela pendant longtemps, ils ont ressenti les effets puis ont tenté la même experience avec l'autre narine, ensuite ils ont tenté de respirer de manière alternée avec toutes les combinaisons possibles. C'est ainsi que se sont établis au cours des siècles les différents exercices de pranayama en respiration alternée comme « nâdî shoddhana ». Donc, puisque vous possedez deux narines, observez bien votre respiration naturelle. En principe vos deux narines fonctionnent en même temps. Votre narine droite correspond à pingalâ et la gauche à idâ.
Idâ et pingalâ sont deux nâdî. II existe un troisième nâdî qui pourrait se mettre à fonctionner et remplacerait avantageusement idâ et pingalâ. Pour approcher cette troisième voie et sortir véritablement de la dualité, vous devez profiter d'une inspiration pour remonter mentalement à la source, c'est-à-dire au niveau d'un des centres du cakra ajna. Ce point se trouve juste au dessus de la paroi nasale, là où les deux flots respiratoires ne font plus qu'un. Pour stabiliser votre conscience sur ce point, aidez vous du va-et-vient respiratoire. Regardez paupières closes vers ce point en accommodant votre regard, vos globes oculaires doivent être totalement relâchés, comme si vous contempliez un vaste paysage sans rien sélectionner. Vous êtes en train de contempler le centre d'ajna cakra. Les cakra sont des roues, des cercles dont le point central va donner un repère au méditant. Les cakras sont donc des supports de conscience, des centres de sublimation, mais aussi des accumulateurs, des transformateurs d'énergie et des fenêtres ouvertes vers d'autres dimensions.
Ajna est representé sous la forme d'un lotus n'ayant que deux pétales, representant les deux narines, ou plus exactement les deux nâdî idâ et pingalâ. C'est dans ce cakra que vibre le son Om, qui contient tous les mantras, sans en être un lui-même, à l'image du blanc qui contient toutes les couleurs sans être lui-même une couleur. II y a un grand cercle lumineux éblouissant au centre du cakra. II s'agit d'un miroir qui reflète l'état de stabilité de votre conscience. Si votre conscience est agitée le miroir ne reflète rien, tout reste obscur, mais à force de concentration une petite lueur devrait apparaître, elle deviendra l'équivalent de cent mille soleils lorsque vous atteindrez l'état de yoga. Bien sûr 11 vous faudra repeter l'exercices de très, très nombreuses fois, « autant de fois qu'il y a de feuilles d'arbre dans une forêt» previennent les gourou.
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