À l’époque où Sri Aurobindo écrit ces essais, l’Inde vit une « heure critique de sa destinée ». Le mouvement pour l’indépendance, lancé quinze ans plus tôt, entre dans une nouvelle phase. Le gouvernement britannique poursuit sa politique de répression — agrémentée de réformes (que Sri Aurobindo qualifiera d’« édition de luxe » du vieux système) —, sapant imperceptiblement les bases de l’organisation sociale, politique et culturelle de l’Inde. Le Congrès national indien hésite sur la voie à suivre. On fait appel à Sri Aurobindo qui fut, avec Lôkamânya Tilak, la figure emblématique du combat pour l’indépendance durant les années 1905-10. Ses articles avaient enflammé l’Inde entière, et fait de lui, de l’aveu même des Anglais, « l’homme le plus dangereux de l’Inde ». Accusé de sédition, il passera un an en prison en 1908-09. Relâché, il reprend la lutte, mais menacé de déportation, il quitte le Bengale pour Pondichéry où il s’installe en avril 1910. Désormais, il se consacrera exclusivement à son yoga.
475 pages. Livre neuf mais quelques tâches sur la tranche