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Nous pratiquons tous les jours des équilibres sans nous en rendre compte. Lorsque nous nous redressons le matin au sortir de la nuit de repos ou encore lorsque nous marchons. Ces équilibres sont devenus « naturels », tellement familiers qu’il n’est plus nécessaire d’y penser pour les réaliser sans difficultés. Ce n’est que lorsque le corps se rappelle à nous lors d’une douleur ou d’un accident de la vie que nous en reprenons conscience. Nous réalisons ces équilibres à partir d’une perception globale du corps, à partir de tous nos récepteurs qui sont là pour nous informer de la position de chaque partie de notre corps. C’est ce qu’on appelle la proprioceptivité. Il s’agit de notre aptitude à percevoir de façon consciente ou non, la position des différentes parties du corps grâce à de nombreux récepteurs musculaires et ligamentaires et grâce aux nerfs qui dirigent l’information vers les centres nerveux impliqués.
Entrent en jeu les centres de l’équilibre (notamment dans la tête, au niveau des oreilles, mais aussi au niveau du bassin, derrière le nombril, le centre de gravité du corps physique.) En Yoga, nous pouvons apprendre à apprivoiser ces différents aspects par la Concentration. Ceci d’autant plus que nous ne mettons pas sous le mot « concentration » un sens de « se crisper ». Se concentrer ici peut même vouloir dire : parvenir à diffuser son attention consciente dans les différentes parties du corps en même temps. Ainsi un équilibre en Yoga sera d’autant plus aisé que notre attention se diffusera autant dans l’espace de la tête que dans l’espace du ventre. Symboliquement, répartir notre attention entre 2 centres d’énergies, l’un au niveau de la tête, Ajna et l’autre au niveau du ventre, Manipura. Ce langage symbolique nous éclaire sur la nécessité de garder le contrôle à la fois de notre mental (la tête) et de nos ressentis viscéraux (le ventre).
Cela implique également de prendre le temps d’assurer la stabilité toujours relative sur nos appuis. Qu’il s’agisse d’une équilibre sur 1 jambe (comme dans la posture de l’Arbre, Vrikshasana, dans celle du Roi de la Danse, Nataraja asana, ou encore dans la Perche levée etc…), sur un flanc (Anantasana), sur les mains (le Corbeau etc…) nous devons ajuster notre appui, prendre confiance malgré les constants micromouvements qui se mettent inconsciemment en place. Ne pas se raidir, car alors c’est la fin de l’équilibre. D’ailleurs, même lorsque nous sommes debout sur nos 2 pieds, nous ne sommes jamais vraiment immobiles. Nous ne sommes pas des statues ! Ainsi, pratiquer une posture dite d’équilibre revient à accepter le déséquilibre tout en le canalisant. C’est là le défi de cette famille de posture.<
Pouvons-nous accepter de nous laisser déstabiliser un peu ? Pouvons-nous accepter de ne pas nous raidir face à la difficulté ? Pouvons-nous laisser advenir une conscience globale du corps avec des allers et retours dans les différents paysages qui nous constituent ? Nous y apprenons à gérer notre effort dans le « ni trop ni trop peu » pour maintenir un équilibre qui alors, peut nous faire accéder à un état d’élévation, d’allègement, symbole aussi d’une libération chère au Yoga.
Voici une courte vidéo d’une séquence vers la posture de la Perche avec une proposition pour apprivoiser la posture, en laissant au temps la possibilité de raffermir notre appui sur 1 jambe, à notre mental d’accepter de se poser dans l’horizontale à partir d’une verticale qui se construit en permanence.
Auteurs :
Modèle : Christiane Humbert
Commentaires : Christiane Humbert
Composition : Michel Chauvet
Liens :
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