Mahâ Kâlî

 Aniteja est le huitième et dernier enfant d’une famille de paysans vivant au XIXème siècle dans le Bihar, une région très pauvre de l’Inde du Nord. Le jeune homme possède un don merveilleux en l’efficience d’une voix exceptionnelle qui enchante les cœurs. C’est ainsi qu’il embrasse, dès son plus jeune âge, une carrière de chanteur en devenant le disciple d’un musicien Bâul.

Les Bâuls (ou fous en bengali) sont des groupes de musiciens itinérants qui parcourent le Bengale, autrefois en bateau (bāulea), aujourd’hui souvent en train, en chantant des chants religieux, et en mendiant pour assurer leur subsistance. En hindi, on les appelle bardāī, mot probablement de la même origine que le français barde. Leur instrument principal est l’ektara qui a deux tiges latérales et une corde centrale représentant Ida, Pingala et Sushumna nâdîs. Ils cheminent sans bagages, sans but, sans soucis, sans avenir et sans passé, vivant à la Grâce de Dieu.

Ce récit initiatique et légendaire met en scène des aventures entre les hommes et la grande déesse Mahâ Kâlî, première des divinités féminines du Mahâ Vidya, représentant les dix qualités de l’énergie cosmique. En tant que Maîtresse du Temps, Mahâ Kâlî gouverne sur les grands cycles de la Nature et notamment sur celui de la résorption finale, elle donne ainsi un message d’urgence : il faut absolument accomplir ce qui nous tient à cœur pendant qu’il est encore temps !